Tout autour, la frontière et ses gardes ne sont plus cachès. D’où nous sommes la militarisation de ces montagnes est clairement visible. Bien que l’intimidation et la demonstration de force de La polizia, la polizia municipale et des carabinieries (gendarmerie italiène) aient baissé d’un cran, ils continuent de poster regulièrement à l’entrèe ou aux alentours du camp. Les digos (renseignement italien) par contre eux continuent de filmer, de prendre des photos ou d’espionnent nos conversations. Les gendarmes et la PAF (Police Aux Frontières) quand à eux font de meme, posté jour et nuit comme des piquès avec leur jumelles et leurs appareils dans les sentiers des montagnes qui nous entourent.
Ces derniers temps, toutes les installations touristiques de ce village italien enclavé par sa frontière avec la fRance sont tinactives et semi-désertes. Pourtant, toute la journée des silhouettes noires sortent des bois et se déplacent à pied, à vélo, ou en 4×4 pour garder le territoire. La nuit, ce sont leurs phares et leurs lampes qui éclairent les valons, rendant ainsi la traversé difficile.
Bien que les systèmes de contrôle soient élaborés (l’équipement de la marais chaussèes à la frontières comprend des caméras et des lunettes de vision nocturne, des lunettes thermiques…), cette ligne invisible est constamment franchie.
La frontière est le lieu où se tissent des histoires de résistance. Chaque nuit, nous entendons les récits de ceux qui ont déjà traversé de nombreuses frontalières, des Balkans à Lampedusa, et qui se trouvent encore un fois face à une autre barriére, mais qui décident une fois de plus de s’autodéterminer et de continuer.
Au cours de cette semaine, nous avons été témoins d’un recours croissant à la violence de la part des gardes français. Des personnes qui ont été repoussées une nuit nous ont dit qu’elles avaient été frappées avec une pierre par un officier dans une tentative forcée d’arrêter leur fuite. Une autre personne a été blessée par les coups de matraque d’un garde tapi dans l’obscurité au tout début du chemin apres la frontière. On entend souvent des histoires de ce genre ; les vols, les coups et les intimidations ont souvent lieu sur les sentiers et aux alentours de la caserne de la PAF à Montgenèvre.
Nous sommes ici et nous y resterons parce que cette violence ne peut pas rester invisible.
La frontière est partout, dans ces montagnes comme dans les Balkans, à Vintimille, à Calais ; tant dans les frontières intérieures de l’Europe que dans les frontières extérieures comme en Libye, en Turquie, et dans la mer Méditerranée, les différents systèmes de police et de contrôle de l’État continuent de réprimer, de tuer et d’enfermer les gens. La frontière est partout, dans toutes les villes ou les rues où la police effectue des contrôles ciblés sur les personnes exilé-es, où la violence et l’intolérance fascistes et racistes s’expriment. Comme la semaine dernière à Ventimiglia, où un jeune appelé Musa Balde a été battu par 3 fachos, et a été directement enfermé dans le CPR de Turin, après 10 jours d’hospitalisation, où il est mort entre le 22 et le 23 mai, dans des circonstances peu claires.
Contre toutes les frontières et leur violence, mobilisons-nous partout, agissons contre ces politiques racistes et meurtrières.
Nous savons que tant que la ligne de démarcation existera, le terrain sur lequel elle se trouve sera un lieu de lutte. Et nous serons toujours complices de celleux qui la traversent.
Le campement occupé où nous nous organisons abrite désormais une zone libre de facto, autogérée par toutes les personnes qui la traversent.
Mais nous voulons construire beaucoup plus. Nous nous réorganisons et pour ce faire, nous en appelons à toutes les subjectivités et réalités de résistance contre la militarisation des vallées, des montagnes, contre toutes les frontières et ces états qui en ont besoin.