La compilation "De Caserio aux Bombarolo" a été éditée en 2006 en soutien aux personnes alors emprisonné·e·s en Italie pour diverses attaques incendiaires.
Extrait du livret accompagnant le CD :
Nous crachons en effet sur le folklore comme sur toute tentative de mettre en boite un passé pour mieux le figer dans un ailleurs révolu. Notre intention n’est donc pas de transmettre un patrimoine pour le délice des chorales ou un certain romantisme révolutionnaire pour les eternel·le·s étudiant·e·s. Du geste généreux de Caserio à la guerre de classe espagnole (...) les anarchistes n’ont jamais attendu les directives des démocrates de Parti [1] pour s’insurger, ni l’amour des foules enthousiastes pour se lancer à corps perdus dans la guerre de classe.(...). [2]"
Quelques mots sur Caserio...
Le 9 décembre 1893, Auguste Vaillant, anarchiste français né en 1861, lance une bombe dans la chambre des députés sans pour autant faire de victime. Acquis à la propagande par le fait, il souhaite aussi venger la mort de Ravachol et dénoncer la répression du mouvement anarchiste. Il est arrêté puis guillotiné le 5 février 1894 ; il a alors 32 ans.
« Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j’aurai la satisfaction d’avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l’on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d’accaparer la richesse sociale (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j’ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales »
— Déclaration d’Auguste Vaillant lors de son procès.
En représaille, le 24 juin 1894, l’anarchiste Sante Caserio tue le président de la république Sadi Carnot [3] pendant une cérémonie publique à Lyon en le frappant au cœur à l’aide d’un couteau sur lequel est gravé « Vaillant ». Il est jugé les 2 et 3 août et est guillotiné le 16 du même mois. Il a alors 21 ans. S’en suivit alors 3 jours d’émeutes racistes contre les commerces et habitations des immigrés italiens à Lyon.
Il déclarera face à ses juges :
"Messieurs du Juré, vous qui êtes les représentants de la société bourgeoise. Si vous voulez ma tête, prenez-la ; mais ne croyez pas qu’en faisait cela vous arrêterez le mouvement anarchiste.
Faites attention, l’homme récolte ce qu’il a semé."
— Déclaration de Sante Caserio lors de son procès.
Lire aussi cet article à propos de Caserio : Le 24 juin 1894 à Lyon : Caserio poignarde le président de la république française Sadi Carnot
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