Suvi du procès dit 8/12

Le procès dit du "8/12" s’ouvrait ce mardi 3 octobre au tribunal judiciaire de Paris. Nous essaierons quant à nous de publier tous les jours un résumé des audiences dans cet article (tous les après midi à partir de 13h30 du mardi au vendredi, pendant 4 semaines). Pour des CR plus complet, un lien dans l’article vers le blog des soutiens.

Pour une mise à jour du suivi et images, article de PLI

Pour plus d’info sur cette affaire avant de suivre le procès, voici quelques liens d’articles :
Affaire du 8 décembre : L’antiterrorisme à l’assaut des luttes sociales

Récit de l’affaire du 8/12 sur Blog soutien 8/12
CR complets de chaque journée au tribunal sur Blog soutien aux inculpé-es du 8 décembre

Pour un suivi du procès sur mastodon, vous pouvez suivre l’infoline avec le
@soutien812

Radio Parleur fait également un live twitter du procès.

Voici le compte-rendu de la 1ere session de ce procès.

Jour 1 : mardi 3 octobre : Rassemblement et découverte du tribunal et du procès

Rassemblement
Un appel à rassemblement devant le tribunal avait été fait pour ne pas laisser les inculpé-es et leurs proches seul-es à ce procès. Il y a eu des prises de paroles, des banderoles et des messages affichés sur le parvis, des chants et même une cantine. Environ 200 personnes sont venues en soutien.
Des personnes ont eu des contrôles d’identités en arrivant sur le parvis.

NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS ANTI-TERRORISER

Le procès
Une fois n’est pas coutume, la salle prévue n’est pas toute petite et nous n’avons pas eu à batailler pour avoir la place de rentrer dans la salle, Le procès se déroule dans une grande salle, avec peut être 150 places (dont certaines réservées aux journalistes accrédité-es).
14h l’audience commence. Se pose la question des témoins participants au procès. Les avocat-es ont demandé à ce que soient entendu les flics de la DGSI qui ont fait les déclarations et PV estimant que ces personnes pouvaient être dangereuses, qu’il fallait enquêter sur elleux et les mettre sur écoute. Personne ne sait sur quoi ils se sont basés pour lancer ces accusations... Ces flics n’ont pas été chercher leur citation à paraître (sorte de convocation) et pour l’un d’eux, anonyme, ce sont les locaux de la DGSI qui sont restés fermés face à l’huissier venant demander des informations sur la personne et remettre la citation.
Les avocat-es font une demande de renvoi du procès pour pouvoir audiencer les fonctionnaires de la DGSI, et qu’ils puissent témoigner au procès.
Cela est refusé.
Ni le ministère public (représentant de l’Etat, qui accuse les personnes jugées), ni les juges n’auront la volonté d’aider à convoquer ces flics pour qu’ils témoignent, même anonymement au procès.
Pour les avocat-es, il y a obstruction à la justice et déni des droits de la défense : iels n’auront jamais accès à la réelle raison de toute cette enquête.

Une autre demande de renvoi a été faite sur un argument plus juridique qui sera sûrement très bien détaillé ailleurs, mais dont nous n’avons pas compris tous les tenants juridiques. Elle concerne la mise sur écoute des prévenu-es avant même la date officielle de l’enquête, ces mises sur écoute sont donc censées être illégales. Si une décision du Conseil Constitutionnel de la semaine dernière est validée par le Conseil d’Etat (si on a bien suivi), ces mises sur écoute seraient illégales, et il n’y aurait donc plus de procès 8/12.

Bon, comme on s’en doutait tout-es malheureusement, après une suspension d’audience d’une heure, les juges ont décidé de refuser ces demandes de renvoi. Le procès aura donc bien lieu.

17h Ont encore lieu des "demandes d’actes", c’est-à-dire que certaines pièces soient ajoutées au dossier. Les avocat-es n’ont pas pu avoir accès à certains enregistrements des mises sur écoute ou à un disque dur d’ordinateur. Le tribunal répondra plus tard à ces demandes, en fonction des débats.

Après avoir demandé aux inculpé-es leurs identités et revenu-es, et cité les faits reprochés (globalement, participation à groupement en vu d’actes terroristes, associations de malfaiteurs, atteinte à l’Etat, utilisation de clefs de criptage, refus ADN, détention ou usage d’engin explosif çàd fumis ou autre, etc etc ) le procès peut enfin commencer. La présidente (juge principale) fait un très long rapport d’audience = elle résume les faits pour les assesseuses (les 2 autres juges).
Les faits reprochés et préventions seront reprécisés pendant toute la durée du procès. Ils sont aussi dans les différents articles beaucoup plus détaillés, dont vous retrouvez les liens au tout début de cet article.

Pour finir : la juge donne un planning flou des futures journées de procès à venir.
Mercredi (aujourd’hui quand sort l’article) les liens entre les inculpé-es, comment iels se connaissent, le passé commun + les lieux de surveillance
Jeudi (début 14h30 exceptionnellement) : les explosifs (si pas commencé la veille), les armes, les entrainements militaires, les outils numériques, les projets.

Jour 2, 4 octobre : demande d’accès aux keufs ayant mené l’enquête et questions de personnalités des inculpé-es

Avoir les keufs enquêteurs dans le procès
Suite au refus de renvoi du procès des juges de la veille pour faire interroger les flics à l’initiative de ce procès, les avocates déposent des conclusions de supplément d’information pour demander à ce que ces enquêteurs de la DGSI soient entendu comme témoins pendant le procès.
"La citation de ces témoins est l’affaire de tous, pas qu’une lubie de la défense". Ils sont à l’origine de plus de 150 PV et autres documents sur lesquels se base l’affaire et sont donc au cœur de l’enquête. C’est eux qui ont fait le choix de laisser ou enlever du dossier les éléments de surveillance (des enregistrements audios, vidéo et cie) qui sont présents dans l’enquête et sur lesquels les juges et avocats se baseront pour juger cette affaire.
Ils ont fourni les matériaux de l’enquête sur lesquels les experts vont s’exprimer, en supprimant tous les autres éléments et moments qui seront sûrement à décharge.
Les juges ont répondu qu’elles répondraient a cette demande d’audition des keufs au moment du délibéré, c’est-à-dire après que le procès se soit tenu. Ironique...
Lors d’un procès aux assises, les enquêteurs viennent forcément présenter les éléments de l’enquête lors du procès. On a la réponse de pourquoi ce procès n’est plus aux assises pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" comme prévu initialement mais juste "association de malfaiteurs terroriste délictuelle."

Personnalités des inculpé-es
L’après-midi a continué avec les 1ers interrogatoires des inculpé.e.s où se sont mêlées questions de personnalité et de fond et qui se soldent tous ainsi : la juge demande à l’inculpé-e ses liens avec chacune des autres personnes inculpé-es.
Moments très éprouvants pour les 3 personnes qui y ont eu droit aujourd’hui.
Après avoir vu leurs antécédents judiciaires et leurs parcours d’études, de travail, et de choix de vie, les questions tournent vite sur les participations à des ZAD, au Rojava, à des actes violents ou à des cours de sports de combat, sur leurs réactions à la violence.
Pour le 1er, les juges, suivis (ou précédés) par les procs, cherchent à dresser le portrait d’un reclus de la société : son amour de la campagne, de la tranquillité est suspect, sa présence sur des ZAD est réduite à son expérience d’une zone de conflit, le confinement de 2020 devient une matrice à créer des personnes en rupture.
Avec la 2e personne interrogée, on entre dans une agence de voyage : Guyane, Colombie, Irak… le procureur veut voir un lien entre tous ses voyages et affiche le but de cette construction : « M., est ce que vous êtes intéressé par le projet révolutionnaire des forces kurdes au rojava ? » au moins c’est clair.
La 2e juge, elle « ce qui [l’] intéresse c’est la France » et les policiers visiblement « vous parlez d’intolérance M., vous ne supportez pas l’intolérance. Vous parlez des policiers ? ». Comprendra qui pourra.
Enfin, véritable harcèlement pour la dernière personne. Déluge de questions sournoises des 3 juges qui n’ont visiblement pas apprécié qu’elle ou ses proches aient refusé les enquêtes sociales et autres expertises de sa personnalité. Ses projets perso sont relus pour coller au récit policier : "vous avez une attirance particulière pour les armes ?" "Vous avez vécu des situations de violences ?" "Quels auteurs étudiés pendant vos études ? Des récits de guerre ?" "Vous pensez quoi de la justice ?"
Alors que l’inculpé.e se tirait des pièges des juges, une réaction enthousiaste à l’une de ses réponses a valu à une personne d’être sortie de l’audience. Des camarades lui ont solidairement emboité le pas.

Heureusement, les dernières questions de son avocat nous laissent sortir toustes avec la tête un peu plus haute de cet endroit sinistre :
"Est-ce que vous pensez qu’on peut critiquer la justice ?
Est-ce vous pensez que la critique et la violence sont la même chose ?
Quand vous parliez de « présomption de culpabilité », vouliez-vous dire que vous avez eu l’impression de devoir amener les éléments prouvant votre innocence ?
Est ce que vous trouvez qu’il est difficile de se défendre d’un projet qui n’existe pas ?"

Planning prévisionnel du procès
Jeudi 5 octobre, l’audience reprendra à 14h30 sur la personnalités des autres inculpé-es. Ensuite cela continuera sur les questions sur les expérimentations des explosifs
Mardi 10 interviendra l’expert sur les explosifs
Mercredi 11 on passera au sujet des armes. Avant de passer jeudi 12 à l’airsoft.
Vendredi 13 : outils de communications et possibles projets
Mardi 17 audition des témoins de contexte (principalement Rojava)
Mercredi 18 : audition des témoins de personnalité, à nouveau interrogatoires de personnalité
Jeudi 19 : suite des interrogatoires de personnalité
Vendredi 20 : réquisitions du procureur
Mardi 24 et mercredi 25 : plaidoiries des avocat-es
Jeudi 26 et vendredi 27 : délibéré puis rendu de la décision.

Première impression et réflexion du début de ce procès

On comprend au final plus trop où on est, en arrivant dans le tribunal. On ressent une énorme différence, asymétrie, quand on lit les faits reprochés aux inculpé-es "projet terroriste contre l’état, les flics, les militaires, etc etc" et qu’on voit qu’à ce procès finalement, il n’y a ni caméras de télé, ni journalistes sautant sur les inculpé-es, leurs proches et leurs avocat-es, ni barrières tout autour et dans le tribunal. Seulement les contrôles de sacs habituels, alors que nous étions invité-es au procès de l’ultragauche fomentant des attentats terroristes contre l’Etat et ses flics. Fauttil s’en réjouir quand, a contrario, au même moment, se tient au tribunal de la cour d’appel et des assises de Paris, au centre de Paris, le procès de Rédoine Faïd pour évasion et un autre procès de complicité d’assassinat de 2 policiers, et qu’il y a des centaines de keufs et de barrières autour du tribunal, dedans, etc etc. On pensait vraiment voir se déployer ce même arsenal, vu l’habituel traitement par la justice et les medias de l’ultragauche et des blacks blocs ultraviolents, voulant tout détruire.
Finalement, il faut croire qu’on ne nous croit pas aussi dangereux qu’iels le disent. Même elleux le font ressentir.
Mais attention, ce n’est pas parce que finalement, les flics, la justice et les médias ignorent ce procès, qu’il vaut mieux qu’ils se cachent pour ne pas montrer la vérité et que cette affaire n’est qu’un montage ridicule, qu’il faut se croire sauvé-es.
En rentrant dans la salle où on entend les questions des juges et procureurs, on revient au procès de l’ultragauche, où iels cherchent à dresser un portrait de vilain-es assoiffés de violence contre les flics et l’Etat. Tout en restant dans un lieu où on essaie de ne pas trop attirer l’attention du monde extérieur.
Et en même temps que ce procès, au tribunal, passent toujours en procès des personnes accusées de feux de poubelles, d’avoir participé à des manifestations et ou à un "groupement en vue de commettre des violences", de s’être rebellée (généralement après s’être fait arrêtée et violentée par la police), de n’avoir pas donné son ADN et/ou son code PIN en garde-à-vue, sans caméra, sans journaliste, mais en étant condamnée, souvent sans aucune preuve autre que le procès verbal du flic ayant choisi d’interpeller la personne. Pour ensuite pouvoir prouver aux bons citoyens qu’on a raison de s’inquiéter de ces manifestant-es et personnes se rebellant contre l’ordre établi, la preuve, on les a condamnées dans le plus grand silence, à tout et n’importe quoi. Iels sont également souvent relaxé-es, sur les faits de violences et groupement, parce qu’interpellé-es au hasard, mais condamné-es sur les refus d’ADN et de PIN en gav parce qu’il faut quand même condamner ces gens... mais ça, ce n’est pas précisé.
On espère que le déroulé du procès qui dure 4 semaines va réussir à démontrer ce grand n’importe quoi.

Jour 3, jeudi 5 octobre : questions de personnalités des quatre autres inculpé·es

L’audience de ce jour est consacrée aux éléments de personnalité des quatre prévenu·es restant·es, et aux liens que chacun·e d’entre elleux entretient avec les autres inculpé·es.

En termes d’ambiance générale, la cour et le proc posent le cadre dès le début de l’audience : tout commentaire ou réaction de la part du public est proscrite, et la présidente menace de faire évacuer la salle si cela se reproduit. Le proc demande à ce que la personne qui avait été expulsée la veille ne revienne pas. Le ton est donné. Les émotions, les manifestations d’empathie ou de soutien n’ont pas leur place : ici, c’est la justice, froide, droite, dure. Prière de laisser votre humanité à l’extérieur du tribunal avant d’entrer.

Comme la veille, chaque audition commence par des questions sur le parcours de vie, le cadre familial, les études, les différents emplois, ainsi que sur les mentions existantes au casier judiciaire. Moment difficile s’il en est, où toute sa vie est passée en public sous le regard inquisiteur du tribunal. Les moments les plus durs, les difficultés psy, les ruptures familiales, les addictions, l’alcool, les passages par la rue ou par des périodes de chômage, etc. Quand bien même la juge garde une relative posture de neutralité, l’examen et le choix même de ces questions est le fait d’une rare violence de classe.

Inlassablement, les questions reviennent vers le rapport à la violence, vers les armes ou les explosifs. Chaque présence sur une ZAD est l’occasion pour le tribunal de demander si les prévenu·es ont participé aux affrontements qui ont eu lieu, s’ielles ont un attrait pour la violence. Les parties d’airsoft sont toujours suspectées d’être des entraînements. Le militantisme pour la cause animale devient une preuve de la volonté et de la capacité à passer à l’acte.

Tout aussi inlassablement, à chaque interrogatoire une petite mécanique se répète : essayer de faire reconnaitre aux inculpé.e.s qu’iels pouvaient être sous l’influence de l’inculpé principal (Libre Flot). Ce qu’iels ont toustes réfuté.

Heureusement, les prévenu·es s’emparent de ces questions pour rétablir un récit simple, cohérent, limpide de leurs parcours. Loin des affabulations paranoïaques et délirantes du PNAT (Parquet National Antiterroriste, ici représenté par le procureur) et de la DGSI, qui cherchent à maquiller les quelques maigres éléments du dossier en autant d’« indices graves et concordants » qui tendraient à étayer leur récit flou et mal ficelé d’un soi-disant « projet terroriste », les inculpé·es opposent à ce récit une lecture proprement « banale » des faits qui leur sont reprochés. Les parties d’airsoft ? Une simple initiation de quelques heures. Le fusil et le permis de chasse ? Pouvoir faire des tirs d’effarouchement, et chasser pour se nourrir. La formation d’artificier ? Un projet de reconversion professionnelle vite abandonné car rendu impossible pour cause d’antécédents judiciaires, le permis sans pouvoir en faire sa profession ne l’intéresse pas. La baudruche de l’accusation se dégonfle, révélant à nouveau la vacuité du dossier.

Au détour d’une question sur les expertises psy et sur le refus de certain·es de continuer à s’y soumettre, un·e des prévenu·es, appuyé·e par un·e avocat·e, rejoint un avis déjà exprimé la veille par une autre personne. La psy est arrivée avec un important préjugé sur les personnes, et a produit des expertises à charge, contredites même par le reste de l’enquête.

Les questions du tribunal reviennent aussi beaucoup sur les différents lieux visités, et en particulier sur les lieux « suspects », toujours uniquement présentés comme étant le théâtre d’affrontements, où les prévenu·es sont suspecté·es d’avoir nourri un prétendu attrait pour la violence. Les ZAD de NDDL et de Sivens, tout d’abord, le rapport aux expulsions, à la mort de Rémi Fraisse.

Mais surtout, comme on pouvait s’en douter, pour un des inculpé·es, une bonne partie des questions concernent son séjour au Rojava. Les questions sur les raisons du retour remuent des choses forcément très dures, profondes, l’émotion est forte. La juge en conclura que « le fait que ça [l’]émeuve à ce point est une démonstration de [sa] personnalité ». Comprenne qui pourra.

Cependant, le récit de l’expérience au Rojava tourne court. La présidente assène : « Dans votre personnalité c’est votre arrivée et votre départ qui m’intéressent. » Peu importe ce qu’il s’est passé là-bas, ce qu’il y a vécu. Seul compte le fait d’être allé au Rojava. Les motivations humaines, les enjeux politiques sont balayés. La scène est d’une violence incroyable. Mais cela trahit aussi la stratégie déployée jusqu’alors par l’accusation : recontextualiser les faits, leur donner de l’épaisseur et du sens va à l’encontre du récit du PNAT. Si le Rojava intéresse le tribunal, c’est uniquement sous le prisme de la formation à l’usage des armes et, après son retour, à la manière qu’il aurait eu de communiquer au sujet du Rojava, à de prétendus « conseils » qu’il aurait donnés à d’autres personnes qui envisageaient d’y aller. Ces insinuations sont rapidement réfutées par l’accusé, mais le procureur revient à la charge et cherche vainement à démontrer que ce choix de l’engagement armé au Rojava cache un autre dessein que celui d’exprimer une solidarité internationale et de partager et de défendre l’expérimentation sociale et politique kurde qui s’y déployait au même moment.

Régulièrement, quand les inculpé·es s’étaient préparé·es à raconter des récits, en sachant que leur vie serait passée au crible pendant l’audience, finalement, la présidente les coupe en disant « Cela ne nous concerne pas. » Ceci après leur avoir demandé en début d’audition s’iels étaient dans de meilleures dispositions qu’en garde à vue ou que devant le juge d’instruction, et s’iels répondraient (enfin ?) aux questions.

Jour 4, vendredi 6 octobre : 5 heures de pression pour des pétards mouillés

Pour ce 4e jour d’audience, on est censé commencer le fond de l’affaire, et une des parties les plus importantes : la fabrication et essais d’engins explosifs. Cela doit durer une journée, avec l’interrogatoire de toutes les personnes concernées. On comprend donc que ça peut prendre un peu de temps, pour bien saisir comment ces personnes ont pu devenir des terroristes en faisant des explosifs.
Mais finalement, les 5h d’audience qui vont suivre s’acharneront sur une seule personne. Effectivement, cela a du être très important, très dangereux et très grave peut-on se dire. Mais non, ces 5 heures, très éprouvantes pour la personne interrogée, ne font que tourner autour de faits dérisoires.
On lui pose encore des questions sur sa vie, privée, pendant au moins 1h30 avant d’en arriver vaguement aux "explosifs". Il est en fait artificier à Disneyland, fait des feux d’artifices et effets spéciaux pour les spectacles et parades du parc mais aussi technicien SFX dans le cinéma. Pour son métier il fait donc, tout le temps, des essais, de tel produit avec telle poudre pour agrandir son panel d’effets spéciaux à proposer pour différents projets.
dessin Audrey M.
Et ce week-end là, où ils vont passer plusieurs jours entre potes, à boire des coups, se promener, passer du temps çà trainer, bavarder etc, ils vont aussi essayer de voir comment faire un pétard, son copain ayant surement du avoir à en fabriquer pendant son passage au Rojava. Un partage d’expérience donc, pour apprendre de nouvelles techniques pour son métier, et pour passer du temps. Et on passe 5 heures, à poser des questions, souvent les mêmes, absurdes, pour essayer de comprendre pourquoi il va boire des coups avec son pote et veut faire un pétard. Ce que toute l’audience a compris en 5 minutes, il faut croire que la justice a besoin de 5 heures. Et par la même on décortique de manière très malaisante sa vie privée.

A son tour, le PNAT (parquet national antiterroriste) a tellement peu d’arguments qu’il ne fera que répéter les questions de la présidente et relire les mêmes écoutes, dans une démonstration incroyable de vacuité et de harcèlement.
Il se raccroche tellement aux branches d’une procédure vide qu’il doit évoquer « Anders Breivik », que l’inculpé ne connait pas, l’explosion du 4 août 2020 au Liban, mais toujours en creux, de façon sournoise car au fond il sait bien qu’il n’a rien. Qu’il ne cesse d’agiter les scellés de produits dangereux en en gonflant les quantités : 150 grammes d’un mélange se transforment avec lui en 2 kilos d’explosifs. Tremblez, propriétaires de sucre, d’eau oxygénée ou d’engrais.
Qu’il réinvente les normes du métier d’artificier en brandissant les dires terrorisés d’un autre artificier. La législation est pourtant claire et l’inculpé n’aura de cesse avec force de la rappeler. Il se doit d’ « être parfait » dans sa pratique car justement il assure la sécurité de personnes. Et donc il se doit d’avoir toujours le bon matériel. C’est son métier, il avait le droit de posséder, de transporter et de manipuler tout ce qui a été retrouvé chez lui. Dans des quantités qui font comprendre que ces personnes du PNAT n’ont jamais mis la main dans un sac de terreau et ont certainement des employées de maison pour ne pas avoir à croiser un jour de leur vie du destop ou de l’eau de javel. Le fossé ne cesse de se creuser entre leur réalité et la notre. Mais rien n’y fait, l’audience continue et les procs martèlent. Comme les quantités, les durées explosent : une matinée à tester en vain un mélange explosif se transforme en 4 jours à faire des explosifs. Sur ce point encore, l’inculpé les corrige avec force systématiquement mais quel dommage : la video de la surveillance correspondant a été très opportunément effacée par la dgsi « oups erreur technique » à peine un mois avant les interpellations. Et il n’en existe aucune retranscription….
Il faut donc faire avec les délires du PNAT qui voit de dangereux individus là où 2 « pieds nickelés » se retrouvent et picolent.
Heureusement la personne tiendra le coup, répondra à toutes les questions, comme il le peut, ne se laissera pas déstabiliser.
Les avocates souligneront les pièges grossiers du parquet qui articulent ensemble des bribes de conversation à peine audibles et distantes parfois de 8 min pour faire ressortir une supposée intention délictuelle.
On ressort vraiment avec une impression que la justice est ridicule, et que le dossier qu’on croyait sans fond, l’est encore plus (sans fond), et sans coeur. Cette affaire a détruit la vie d’au moins 7 personnes, affectée celles de beaucoup de leurs proches. Et l’audience continue d’être extrêmement dure pour elleux, même si au moins iels peuvent s’exprimer.
On hésite entre le rire et les pleurs. Le rire du pathétique des questions et de la scène. Mais les pleurs parce qu’iels risquent 10 ans de prison pour ça, que leurs vies sont brisées, et que cette affaire est grave, politiquement, et sans fond.
Pour des CR plus détaillés de chaque audience, vous pouvez aller sur Blog soutien aux inculpé-es du 8 décembre

Jour 5, mardi 10 octobre : Une QPC, beaucoup d’attente et quelques vidéos

Au regard de leurs demandes répétées et rejetées lors des précédentes séances de pouvoir faire citer les 3 officiers anonymes de la DGSI qui ont rédigé la majorité des actes de l’accusation, l’ensemble des avocat-es s’accordent à réclamer une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) [1]. Cela dans le but de faire valoir l’équilibre entre les droits de la défense et le respect de l’anonymat des policiers : d’une part l’impossibilité de faire comparaître les flics à l’origine entrave le droit de la défense à citer des témoins ; d’autre part cela crée une rupture d’égalité entre la défense et le Parquet anti terroriste (iels mentionnent aussi une contradiction avec un autre article [2] et un "vice d’incompétence négative du législateur", mais on y capte rien et ça ne doit intéresser que les juristes).
Le proc lui espère surfer sur l’attentat de Magnanville - jugé au tribunal de la Cité en ce moment - donc il y fait référence. Il rappelle que des extraits des PVs de la procédure ont été publiés sur "certains sites internets". Il reproche surtout que dans ces PV apparaît le nom du juge d’instruction, qui n’a pas été anonymisé ! Bizarre de faire ce reproche quand le nom de ce juge était dans tous les médias mainstreams. En clair, il s’oppose à la QPC.

Bref, suspension d’audience pour décider de la recevabilité de la QPC. Réponse à 17h30, 3 heures plus tard : non (une heure par lettre). Les juges sont d’accord sur la forme de la QPC, mais la cour ne "retient pas le caractère sérieux de la QPC". LOL. De l’humour de juriste dont on se passerait bien.

On passe à la suite, le visionnage de vidéos tournées entre 2015 et 2020, où on voit les compétences d’artificier de l’un des accusé-es. Cela va du clip musical [3], à des pubs dont une pour une école de cascadeurs [4], en passant par un extrait du court métrage La Proie (à 13’20, dommage, 8 secondes trop tard). Sur les coups de 18h30, au moment de passer à un interrogatoire, la présidente suspend l’audience jusqu’à demain, estimant qu’il est trop tard. Le fond de l’affaire est reporté à la saint Glinglin... Ah râpé c’était aujourd’hui !

Demain : l’audience commencera par l’audition d’un expert, puis par l’interrogatoire.

Jour 6, mercredi 11 octobre : Les explosifs, interrogatoire de Libre Flot et audition de l’expert

C’était l’interrogatoire de Libre Flot pendant près de 5 heures, par la juge, le proc et les avocat-es. Il était question des explosifs testés en février et avril 2020, et tout se fonde sur les retranscriptions des écoutes de la DGSI (qui a posé des micros dans son camion). Ce qui ressort de l’après-midi est un récit du point de vue policier de ce qui ressemble à du bricolage « de débilos » qui tâtonnent et des activités de confinement : comprendre un projet terroriste bien rôdé selon le parquet anti-terroriste.
La juge et le proc veulent faire dire à Flot que ce n’était pas la première fois qu’il essayait de faire des explosifs et qu’il avait un rôle plutôt directif en avril 2020. Impossible qu’il ait retenu la recette qu’un ami lui a montrée deux ans avant (aussi simple qu’un « chocolat chaud » selont Libre Flot, et en effet il suffit d’engrais et de sucre), il a forcément appris ce « savoir-faire » [5] au Rojava.
L’affaire est fondée sur des intentions supposées et rien de concret. Du coup toute la procédure se fonde sur des écoutes, et notamment des propos un peu vantards tenus alors qu’il était ivre et refaisait le monde pendant un week-end. Comme souligné par Libre Flot, même si les écoutes ont été très nombreuses, ce qui ressort dans la procédure est très parcellaire, les agents ont assemblé des morceaux par-ci par-là pour former « une mosaïque » factice, construisant l’image d’un ennemi prêt à agir. Sans compter que les retranscriptions par la DGSI sont souvent malhonnêtes : les agents ont écrit « gilet explosif » au lieu de « lunettes balistiques » par exemple...
Enfin, les juges et procs utilisent les relations entre les accusé-es pendant les écoutes pour tenter de les diviser, en appuyant sur les différences infimes de versions et de perceptions. Ce déballage de vie privée est une violence supplémentaire infligée aux accusé-es.

L’expert :

Entre 19h45 et 23h, c’est au tour de l’expert en explosifs de la pref de déposer. Il a été demandé de comparaître par le proc, donc on se doute qu’il a une certaine vision de l’affaire, et quand plusieurs interprétations d’un fait sont possibles, il choisit le récit policier. Exemple : de ce qu’il connaît - les attentats, et pas les usages agricoles - le mélange nitrate d’ammonium/sucre n’est jamais apparu en Europe. C’est donc pour lui une recette moins partagée que les autres explosifs. Pour l’accusation c’est bien un signe que Libre Flot a importé un savoir-faire du Rojava ! Alors même que les écoutes montrent une équipe de bras cassés qui ne savent pas comment procéder, et que même mal réalisé, le mélange peut exploser.

Avant de répondre aux questions du tribunal, il finit sa présentation avec une simulation étrange : quels dégâts ferait une charge de 20kg (quantité bien plus grande que les quantités de matière saisies) d’explosifs posée place Vendôme ? Pourquoi cet exemple, pour déboulonner une nouvelle fois l’infâme colonne Vendôme ?

Jour 7, jeudi 12 octobre : La rencontre de 2 mondes, celui des "pétards" vu par l’autre comme celui des "dangereux explosifs"

dessins : crayon de luttes

Encore un jour sur les explosifs, encore un jour où on prend du retard sur le planning, pour des questions très nombreuses dont nous ne comprenons pas l’utilité. On pense que les juges veulent poser pleins de questions, qui semblent absurdes, détaillées, pour perdre les inculpé-es, essayer de leur faire dire certaines choses, se perdre, etc. Mais avec ce temps perdu, on se demande bien comment tous les sujets prévus vont pouvoir être évoqués... advienne que pourra. On verra bien.
2 impressions du soir : "respect les gars" et "il faudrait des cours de vie pendant les études de magistrats" (autant pour les juges que pour les procs). Respect pour les 2 personnes interrogées qui sont restées très fortes, qui ont réussi à ne pas se laisser complètement impressionnées par les questions des juges, procs - et même parfois avocat - ce qui n’est clairement pas chose facile. Elles ont pu évoquer leurs conditions de gav, et ne les souhaitent à personne, pas même aux procs. Se faire réveiller à 6h du matin par des fusils d’assault pointés sur la tête, se faire emmener cagoulé et camisolé entre des flics eux-mêmes cagoulés et plus qu’équipés dans des voitures, puis train, puis voiture jusqu’à Levallois-Perret (92) dans les locaux de la DGSI pour se faire interroger avec beaucoup de moments off où les flics leurs disent que leur pote s’est fait arrêter "le doigt sur la gachette" alors qu’il allait tuer des gens, qu’il va prendre 30 ans, et eux 15 pour complicité s’ils ne disent rien. Bien sûr, tout ceci est faux, mais iels ne le savent pas. Ils ne savent pas sur le moment qu’est-ce qui est en "in" et en "off", on ne peut pas dans ces conditions être de marbre, de sang-froid, pouvoir réfléchir et savoir ce qui est vrai ou faux. Alors oui, sous la pression, les mensonges, les armes, ils répondent aux questions en gav. Et ils s’en veulent, beaucoup, de répondre "oui" à des questions où les flics n’acceptent que cette réponse alors qu’ils pensent "non", pour sortir de cette situation... La juge leur dira que quand même, dans ces auditions, ils parlent beaucoup de LibreFlot. Ils répondent qu’on ne leur pose des questions que sur lui, ils ne peuvent donc faire autrement, ils ne peuvent pas parler d’autre chose, ni ne pas leur répondre. On les oblige à répondre.

Les questions du jour portent donc sur 2-3 après-midis d’avril 2020 où, pendant leur mois de confinement entre potes dans une maison et son terrain, iels mettent des pétards sur un mini-bateau (du type des bateaux des sushis, vous voyez ? un peu plus grand mais pas tant) sur l’eau, le bâteau brule, coule à moitié, mais pas tant. Iels mettent de la musique d’ambiance, rigolent... Iels s’occupent comme iels peuvent pendant ce confinement. Le bâteau n’ayant pas fini de couler, et n’ayant plus de pétards, iels se disent qu’iels peuvent essayer d’en fabriquer elleux-mêmes. Un atelier du petit-chimiste se lance, avec les quelques produits qu’iels ont. De l’engrais donc, du sucre, ce genre de chose. Les premiers essais ne fonctionnent pas, le mélange s’enflamme, mais c’est tout. Le dernier essai semble concluant, ça pète, plus qu’iels ne l’auraient pensé. Iels se sentent tou-tes un peu péteux, comme s’iels avaient fait une bêtise, arrêtent donc là, effrayé-es par la portée de l’explosion, et reprennent diverses activités de confinement. Mais entendons-nous bien, leurs habitations sont à peine à quelques mètres de là : l’explosion n’est donc pas si importante, rien n’a été abîmé.
Juges et procs aussi posent beaucoup de questions pour savoir si c’est LibreFlot qui a mené et incité à faire ces "explosifs" selon elleux. Terme que les inculpé-es réfutent, et utilisent toujours le
mot "pétards", iels faisaient des "pétards".
La juge veut savoir qui a eu l’idée de fabriquer elleux-mêmes les pétards, et pourquoi personne n’a réagi et faire arrêter ceci par ce que quand même "c’est fabriquer des explosifs, ce n’est pas anodin !" Elle ne semble pas comprendre qu’ils ne savent pas, ne se souviennent plus, 3 ans plus tard, c’était des discussions de groupe, ils essaient juste de s’occuper, de s’amuser. Et elle ne semble pas comprendre que si, c’est anodin de se dire, "on n’a plus de pétard pour finir le bateau, et si on tentait d’en fabriquer". Bref, un dialogue de sourd entre 2 mondes. Le vrai monde, et le monde des procs et des juges qui ont semble-t-il des vies très protégées, comme on peut le voir lors d’énormément d’audiences dans n’importe quel tribunal.

Jour 8, vendredi 13/10 : fin de la 2e semaine de procès

Le vendredi s’ouvre sur un énième refus de la juge de faire droit « pour le moment » au visionnage des interrogatoires à la dgsi. Cela sera décidé au cours des jours qui viennent ou au délibéré… on a pris l’habitude de se faire balader, pas de surprise.
Vient ensuite la dernière partie concernant les « explosifs, pétards, tests » selon la juge avec l’interrogatoire de C.
Après avoir du se défendre de faire de la « récup », de ne pas utiliser les applis gouvernementales anticovid, C. s’entend disséquer des bribes de conversations où on lui demande de justifier d’un mot, puis d’un autre. Mais bien sur, Mme la Présidente nous rassurera : il n’y a rien d’absurde là-dedans.
Comme pour les précédents, les questions tourneront autour de « qui ? » a amené la recette. « Qui » en a parlé ? « Qui » a accès à internet dans la maison ?
La manoeuvre visant Libre Flot n’est pas dissimulée alors que C a vaguement l’impression d’avoir participé à un TP de chimie. Que ce confinement leur pesait et qu’iels passaient d’une activité à une autre par ennui… oui avec un peu d’insouciance mais c’est tout. Pourquoi s’arrêtent-iels dans leur expérimentation ? parce qu’iels ne s’amusent plus.
C’est si difficile à comprendre un jeu, en mai 2020….?
Pour continuer de bien tourner en rond, les questions du parquet essaient de lui faire dresser un portrait psychologique de Libre Flot : est-ce qu’il parle de la guerre ? Qu’est ce vous pensez de ce vécu ? Est ce que les activités qu’il propose ne sont pas en contradiction avec ce qu’il a vécu ?
A court d’arguments, le parquet revient sur la dimension intime des rapports entre C et F. C pointe fermement les choses : leur relation a toujours été très clairement expliqué aux enquêteurs, elle aimerait qu’on reste sur le fond du dossier. La Présidente sauve les fesses du parquet en rappelant que ce sont les règles du jeu.
Vraisemblablement ici personne ne s’accorde sur le sens de ce mot.

La juge décide ensuite d’entamer le chapitre sur les armes et l’airsoft et c’est W qui ouvre le bal. Litanies des armes en sa possession, « toutes acquises légalement » comme aime le souligner le parquet dans sa mansuétude… on sent la patate arriver, comme dirait W. Permis de chasse tout aussi en règle. Tout est carré.
W connait son sujet : il ne faut surtout pas confondre la chasse et le tir sportif, ce sont des pratiques qui amènent à manipuler des armes très différentes. Le permis de chasse est un outil, rien de plus. Oui, ils ont tiré tous les 3 ce jour là, et ont discuté des armes, ils étaient dans un "délire" de survivalisme à ce moment-là, pendant le confinement, ça se tient.
Ca ne le dérange pas de prêter ses armes s’il est là et que c’est en sécurité mais ça arrive peu, « vraiment ça n’intéresse personne, et il est très dangereux de mettre en parallèle, de rapprocher des activités aussi différentes que l’airsoft, le paintball et le tir ».
Comparer un jeu d’airsoft à un entraînement militaire, si son grand-père l’avait entendu dire ça, il lui aurait mis une petite tape derrière la tête. Tout le monde rit. Pas la présidente. Qui réprimande.
Comme si une seconde les prévenu.e.s et leurs soutiens pouvaient oublier qu’il se joue ici quelque chose de grave, comme si les 3 années passées à voir leur vie brisées, leur monde s’effondré, pouvaient un instant s’effacer de leur esprit, de leurs corps. W se défend, « le rire le détend », il en a besoin parce qu’il sait « qu’il y a le parquet qui arrive » et qu’il a peur.
« J’ai peur que mes réponses soient inaudibles, qu’on ne m’écoute pas. »
Stupeur de la présidente : « - vous avez l’impression qu’on ne vous écoute pas là ? »
Rire nerveux : « encore une fois, on verra selon le résultat à la fin, pour l’instant je ne sais pas »
S’ensuit un cours de 1ere année de droit sur l’audience correctionnelle, c’est vrai qu’on n’est pas du tout à la bourre dans ce procès, autant faire des apartés façon vieille école.

Avec tout ce retard, mardi il sera à nouveau question d’airsoft et d’armes. Mercredi d’outils de communication et projets. Les témoins sont invités à venir le jeudi 19, vendredi les questions de personnalités. Mardi 24 réquisitions du procureur. Mercredi 25 et jeudi 26 plaidoiries des avocat-es de la défense.

Notes :

[1C’est l’article 706-24 du Code de Procédure Pénale qui est visé, il permet d’anonymiser des agents dans certaines procédures et de les désigner par un matricule tout du long.

[2Le 550 du CPP

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