Le 12 juillet 2023
Malgré les multiples alertes des riverains et les preuves accumulées de pollutions répétées du milieu naturel par l’exploitation de la plateforme de boues d’épuration installée à Sorbiers, nous dénonçons le fait qu’aucune mesure administrative ni judiciaire n’ait obligé l’exploitant à fermer le site en attendant une mise aux normes pour éviter les pollutions. Et finalement, pour la 1ère fois aujourd’hui, le site est à l’arrêt suite à un incendie : le sabotage semble donc être le seul moyen pour faire cesser réellement les pollutions de la plateforme, ce que nous regrettons évidemment puisque nous avons fait partie des organisations ayant tenté d’alerter la préfecture par la voie légale depuis plusieurs mois, sans succès…
Ces sabotages récents ne font que témoigner de la résistance déterminée des habitants de la vallée de la Blaisance et alentours contre l’intoxication de leur territoire par un projet industriel imposé : sources polluées et eau potable en danger, air nauséabond et émissions de CO2 du transport routier, sols agricoles contaminés par l’épandage du compost toxique, etc.
Les dégradations matérielles ne sont finalement qu’anecdotiquespar rapport aux impacts que la plateforme a fait subir aux habitants de la vallée de la Blaisance et à leur environnement depuis 2ans, sans parler des impacts prévisibles à moyen et long terme ! Elles témoignent également de la tentative de passage en force de l’industriel Valterra et sa société Buech Amendement pour tripler le tonnage de boues à traiter à Sorbiers, demande qui devrait finalement être refusée par la préfecture suite à la mobilisation exceptionnelle des habitants et riverains.
Nous rappelons notre ferme opposition à l’exploitation de cette plateforme qui achemine des milliers de tonnes de boues toxiques depuis le sud (riche) de la région PACA vers un coin isolé (pauvre) des Hautes-Alpes. De plus, l’exploitant a démontré à de multiples reprises depuis l’automne 2021 son incapacité à gérer « proprement » ces déchets toxiques : incompétence ou négligences répétées ? Finalement, même la préfecture a été obligée de lui notifier une mise en demeure en janvier 2023 (sans travaux obligatoires !) et récemment une amende (de seulement 1500 € !) pour pollution aux hydrocarbures.
Nous rappelons que notre syndicat agricole est déterminé à préserver notre environnement puisqu’il s’agit du 1er outil de travail des paysans, sans lequel rien n’est possible. De plus, le modèle agricole que nous défendons n’a pas besoin de compost (toxique) issue de boues d’épurations (toxiques) pour amender nos champs et obtenir des produits alimentaires de qualité, sans danger pour la santé des riverains et consommateurs. Plus globalement, nous voulons des campagnes vivantes, peuplées de paysans nombreux qui répondent aux besoins du territoire, et par conséquent nous continuerons à combattre les projets industriels imposés qui considèrent nos vallées soit comme des dépotoirs des grandes villes (boues d’épuration) soit comme un « no man’s land » idéal pour produire l’électricité dite renouvelable destinée à ces mêmes grandes villes (projets de parcs photovoltaïques au sol fleurissant dans le Buëch).