Projection-débat nucléaire la syndicaliste

Maureen Kearney, salariée d’Areva (alors dirigée par Anne Lauvergeon, dite "Atomic Anne"...) et syndicaliste a été victime d’une agression pour avoir dénoncé des faits de corruption dans un projet de vente de réacteurs EPR à la Chine.

L’enquête n’a toujours pas abouti, un exemple édifiant de collusion entre l’état et l’industrie nucléaire, et de ce dont cette industrie est capable pour protéger ses intérêts.

EPR, la solution miracle, "indispensable et nécessaire" (comme les 64 ans pour les retraites) contre le réchauffement climatique prônée par Macron et le puissant lobby pronucléaire ?...

Le film "La syndicaliste" qui sort actuellement en salle, et le jeudi 13 avril au Club, retrace "l’affaire Kearney" (avec Isabelle Huppert dans le rôle). Saisissons-nous de cette occasion pour organiser une soirée-débat sur le nucléaire, au moment où, sous l’impulsion autoritaire de Macron, nous sommes tous engagés dans la relance de cette filière.

Sur quels arguments ? A quel coût ? Pour quel projet énergétique ? Par quels procédés décisionnels ? Avec quels risques, notamment dans un contexte de guerre en Europe ? Quels financements ? Quelle légitimité démocratique ? Avec quelles incidences sur le présent et l’avenir ? etc... Les interrogations ne manquent pas mais le débat est escamoté.

Face à la crise climatique, le nucléaire est-il une solution ou une menace supplémentaire ? Plus qu’une question écologique, il est un choix de société, un enjeu de pouvoir (entre les gouvernements et l’Etat, les citoyens, les lobbys, les intérêts industriels et militaires, etc.) donc une question politique, une option qui engage l’humanité sur des dizaines, des centaines de générations. Il est aussi, au présent, un très lourd enjeu financier, géopolitique et stratégique. Le nucléaire pose des questions cruciales de sécurité, de transparence, de modèle énergétique (dont le marché de l’énergie) et évidemment de protection de l’environnement, qu’il s’agisse du réchauffement, de la biodiversité ou des contaminations, des rejets et des déchets à activité plus ou moins longue.

La question est aussi sociale. Les salarié-es de l’énergie, et particulièrement des centrales nucléaires, en pointe dans la mobilisation actuelle pour la défense des retraites, subissent les attaques depuis plus de 20 ans : ouverture du marché de l’énergie, privatisation, partition d’EDF, remise en cause de leurs statuts et de leurs retraites, projets inquiétants de nouvelle partition (barrages, nucléaire, projet Hercule), sous-traitance croissante et dégradation des conditions de travail particulièrement dans les centrales,... Ce débat nécessaire doit avoir lieu avec elles-eux aussi. L’énergie n’est pas un produit comme les autres, surtout quand elle est à 75% nucléaire, c’est tous ensemble que nous devons en discuter.

La France "championne du nucléaire" est engagée à marche forcée dans une voie qui pourrait plomber les générations à venir, si on ne s’en saisit pas collectivement et démocratiquement. Par son poids financier, ce choix hypothèque toute alternative, tout changement de trajectoire qui suppose la réduction massive de consommation d’énergie, en nous maintenant dans un modèle productiviste. Ouvrons ce débat pour engager à l’action.

PS :

Voir aussi la manifestation pour une relance de nos colères

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