Compte-rendu de la manifestation du 7 mars à Gap

Hausse de la mobilisation, jeunesse mobilisée, département bloqué toute la journée avec le rond-point des cèdres et le convoi escargot, et une ténacité de la part des manifestant.e.s rarement vue ici, dans la durée et face à la police.

Résulé d’une belle journée dont les moments significatifs ont été complètement ignorés par les merdias locaux (rien sur le blocage du rond-point du cèdre qui a pourtant duré toute l’après-midi !)

7h, le blocus du lycée nord a partiellement échoué le matin, une poignée seulement de jeunes et de GJs venus les soutenir n’ont pas pu faire grand chose face à la directrice hypocrite qui a directement appelé les flics et tenu des discours contradictoires toute la matinée. Soyons plus prudents la prochaine fois et attendons plus de renforts avant de commencer le blocus. Si des jeunes peu concerné.e.s sont rentrés dans le lycée, il y avait aussi du monde dehors, dont des jeunes de Paul Héraut venus en renfort. La route du col Bayard est bloquée, une barricade part en feu. C’est déjà un signe inédit à Gap, la jeunesse du coin se soulèverait-elle enfin ?

Puis manif’ pour rejoindre les profs devant l’inspection académique : c’est encore une fois les jeunes qui prennent l’initiative de bloquer la route, une poubelle saute dans un gros boum ! Une partie des lycéen.e.s se désolidarise et appelle au pacifisme, soutenue par des personnes de la direction du lycée, celles-là même qui voulaient empêcher le blocus le matin même !

Il va falloir comprendre que seule la diversité des tactiques et des blocages durables, passant donc par des barricades, pourront faire plier le régime, et que les différentes méthodes de lutte peuvent se rejoindre. De même, les revendications portées par la jeunesse dépassent celle de la réforme des retraites, l’urgence écologique et la montée du fascisme notamment, dont les jeunes issus de quartiers populaires sont victimes. Le fameux son des Beruriers noirs dans la sono semble toujours populaire, et beaucoup sont en colère notamment contre le RN. Il faut donc comprendre la colère de chacun.e, et regarder ce qui a marché dans les luttes par le passé.

Par la suite, manif’ traditionnelle dans Gap, 4500 personnes selon les syndicats. La police est huée par des manifestant.e.s pourtant de tout bord lorsqu’elle retire les poubelles aux jeunes. Le cortège se terminera comme prévu au rond-point des cèdres (rond-point des vaches) qui sera tenu toute l’après-midi, grâce à un noyau de manifestant.e.s déterminé.e.s [...]

Quoi qu’il en soit, une partie de la fameuse banderole du 05 contre la privatisation, des caddies, des barrières et des palettes sont utilisés pour bloquer, pendant que le convoi escargot part à Savines. Il sera finalement bloqué par la gendarmerie à La Bâtie-Neuve. Qu’à cela ne tienne, barricades enflammées sur la route et convoi qui repart à 6km/h. Finalement, le convoi escargot aura eu beaucoup plus d’impact que prévu. À Gap aussi, la police est tenue en échec face à une cinquantaine de personnes qui ne lache rien de rien et qui occupent toujours le haut du rond-point, déterminé à ne pas bouger. Des manifestant.e.s font des sittings, des barrières enlevées sont aussitôt remises, des flics insultent ou menacent de représailles des manifestant.e.s. La police abandonnera et partira finalement. Les personnes présentes ont bien compris que seul le blocage dans la durée compte, et seule la pluie cassera la dynamique, sinon on y serait peut-être encore ! Pour finir, le convoi escargot revenu à Gap continuera encore de bloquer, et se terminera en faisant jonction au rond-point des cèdres avec des irréductibles toujours présents malgré la pluie.

Que retenir de cette journée ? : si l’idée de deux initiatives différentes, celle de l’intersyndicale à Savines et celle du collectif citoyen au rond-point des cèdres, pouvait paraître foireuse en divisant les manifestant.e.s sur deux actions différentes, elle aura finalement porté ses fruits, dispersant les effectifs de police sur le département. Prudence toutefois, ils auraient pu être encore plus violents. Continuons de diversifier les moyens d’action, de porter de nouvelles idées, de se soutenir et de faire attention a ses camarades en manif face aux flics, notamment les RGs infiltrés désormais plus nombreux, et ne lâchons rien ! Prochain RDV mercredi 15 à 10h place de la préfecture !

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