Depuis qu’ils gèrent l’argent des manants collecté par l’impôt, ils aiment bétonner et passer à la télé. Les JO c’est le combo, le plus parfait mariage entre les marchés publics, le béton, la gloire internationale et les célébrités. Depuis le covid et son plan de relance, ils nous ont habitués à construire de nouveaux téléportés, des canons à neige, des immeubles neufs pour remplacer les immeubles vides et une ribambelle de parking souterrains. La mention spéciale aux Orres ou un parking de 125 places a coûté 47 000 € par place pour un endettement de 40 ans. Bien sûr on aurait pu construire à ce prix-là un studio pour 126 saisonniers. Mais apparemment les bagnoles ont ici plus de droit que les saisonniers. Elles ne peuvent pas coucher dehors comme un vulgaire travailleur.
Les féodaux locaux avec l’âge chopent ici souvent la melonite (maladie du melon qui ne peut plus passer plus les portes). Leur fascination pour les grands tournois remonte à des siècles quand ils dépensaient des fortunes pour voir des gars se taper dessus.
Alors fatalement arriva un de ces drames de l’argent public : chauffés à blanc par les apéritifs et les consultants, l’idée germe à la fin d’un repas. Grands fauves de la compétition politique, ils aiment la compétition sportive, ils l’admire. Un grand politique ressemble à un grand sportif : entraînements obsessionnels, compétitions acharnées, un gagnant qui ramasse tout, les dimanches jour des résultats, la nécessité d’avoir des sponsors, les rivalités au sein de l’équipe, les accidents de carrière, les passages dans les médias, etc…. Alors les JO d’hiver sont ici dans les Alpes une lubie régulière. La savane africaine a ses pluies de criquets, la forêt méditerranéenne ses incendies, la montagne a ses coulées avalancheuses et les JO. Les JO permettent de faire plein de marchés publics, de bétonner a mort, d’expulser, de gentrifier, de faire couler le champagne, d’inviter des puissants. A Sestrières la vallée voisine a eu les JO de 2006, résultat : des décennies de dettes. Ils ont eu droit à une belle piste de bobsleigh a 90 millions d’euros, le prix d’un hôpital de ville pour 15 jours de mumuse. Ils viennent de la détruire, l’entretien les ruinait. Des centaines de canons a neige des JO ne sont plus utilisés. Le village olympique a été transformé en maisons secondaires. Le gaspillage de ressources est dans ce type de projet une caricature : les JO , c’est toujours plus. Les Hautes-Alpes n’ont plus de dentistes ! Il est impossible de se faire soigner les dents mais nous pouvons avoir une piste de bobsleigh. Malheureusement eux, ils ont pas ces problèmes, les féodaux ont des rendez-vous chez le dentiste rapidement et ils aiment le bobsleigh.
20 ans plus tard les JO reviennent en Italie et leur coût est de deux milliards d’euros : une nouvelle piste de bobsleigh, des routes nouvelles en montagne, des patinoires, ces JO qui devaient être sobres, ne le seront pas. Mais la parité homme-femme est respectée insiste le comité : une destruction de pâturage alternera avec un massacre de biodiversité…
Nos féodaux ne souhaitent pas consulter la population sur ce sujet. Évidemment, elle est de plus en plus réticente : dans les cantons suisses du Valais (2018) et des Grisons (2013 et 2017), dans le Tyrol autrichien (2017) ainsi qu’à Munich (2013), les habitants de l’arc alpin ont dit non à de nouveaux Jeux d’hiver sur leur territoire. Une nouvelle candidature allemande pour 2032 devrait également avoir son référendum. Un référendum de la population dans les Alpes ?
D’après leurs promoteurs les JO 2034 ici seront écolos et permettront de finir l’autoroute entre Grenoble et Sisteron, bref une coulée de béton avec une prière verte !
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Le 8 mars 2023 , la région Sud va lancer la candidature de la région au JO 2034 ou 2038. Son président [Renaud Muselier] nous le répète : « À chaque fois que l’on nous promet l’Apocalypse, on se trompe ». Bien sur ce sont que 99 % des scientifiques qui nous le promettent. Notre président a lui la foi en un avenir radieux. Rien ne peut démolir sa croyance, elle résiste à l’évidence comme le font les croyances. Face a une catastrophe climatique à venir, nous avons bien mieux à faire de l’argent public qu’a organiser de ringards tournois dispendieux. Nous avons bien mieux à faire de l’énergie, de l’eau et surtout du temps qui nous reste. La catastrophe climatique génère et généra des catastrophes dignes d’une guerre, nous avons à nous armer face à elle. A ceux qui nous proposent des canons a neige face au réchauffement, nous rappelons que depuis toujours la mégalomanie nuit gravement à l’avenir et que la différence entre un optimiste et un pessimiste est que le second est bien informé.
Nous invitons tous ceux qui souhaite protester contre cette candidature à se fédérer et à protester ce 8 mars 2023.
Face a la catastrophe climatique : Non au déni Olympique !
Contact : adieuglacier05@gmail.com