Le 7 janvier dans la rue avec la gauche kurde, vérité et justice pour les camarades assassiné·es à Paris

Dix ans après le triple assassinat des militantes kurdes Fidan Doğan, Sakîne Cansiz et Leyla Saylemez, une nouvelle attaque a fait au moins trois morts, le 23 décembre, à l’Académie des arts et cultures du Kurdistan, à Paris 10e. Soyons nombreuses et nombreux dans la rue, samedi 7 janvier 2023 à Paris, pour exiger toute la lumière sur ces meurtres. Comme chaque année, rejoignez le pôle rouge et noir dans la manifestation.

Vendredi 23 décembre 2022, un homme armé a attaqué l’Académie des arts et cultures du Kurdistan, lieu de rendez-vous habituel de la gauche kurde, rue d’Enghien, à Paris 10e. Au moins trois personnes ont été tuées. D’autres sont blessées. L’assaillant a été arrêté.

Presque dix ans auparavant, le mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz (Sara), Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez (Ronahî) étaient retrouvées sans vie, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan, à Paris, froidement exécutées de plusieurs balles dans la tête parce qu’elles se battaient pour la libération de leur peuple et des femmes.

A l’époque, nombre d’indices révélés par l’enquête, ainsi que des documents divulgués sur internet, ont permis d’établir que l’assassin, Ömer Güney, arrêté quelques jours après les faits, avait agi pour le compte des services secrets turcs. Les investigations ont par ailleurs révélé, de manière indéniable, l’appartenance du meurtrier à la mouvance des Loups gris, mouvement fasciste turc.

Cependant, en différant le jugement de l’affaire, laissant ainsi mourir le seul accusé, décédé d’une maladie grave le 17 décembre 2016, à un mois du procès, la justice française a manqué une occasion cruciale de juger l’exécutant d’un crime politique commis sur le territoire français, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’État turc !

Malgré les promesses du gouvernement de l’époque, les autorités françaises n’ont jamais cherché à faire la lumière sur ce triple assassinat. Toujours soucieuses de préserver leurs relations avec la Turquie, elles n’ont même pas eu la décence de recevoir les familles des victimes, ni les représentants de la communauté kurde.

Et que dire du refus du gouvernement français de lever le secret-défense sur des renseignements qui auraient pu permettre la progression de l’enquête judiciaire ?

Le ou l’un des exécutants est mort, mais les commanditaires sont toujours vivants et libres ! Dix ans après, le silence des autorités françaises est plus assourdissant que jamais. Au lieu de criminaliser les militants politiques kurdes, à travers des poursuites judiciaires ou des mesures administratives aberrantes, qui ne font que servir les intérêts du fascisme turc et renforcer la position d’Erdoğan, l’État français doit avant tout juger les crimes commis par le régime turc sur le territoire national.

Bombardements chimiques sur le Kurdistan

Le Kurdistan subit aujourd’hui des attaques continuelles de l’État fasciste turc et l’armée turque utilise quotidiennement des armes chimiques contre la résistance de la guérilla. Erdoğan instrumentalise un attentat non revendiqué, survenu le 13 novembre 2022 à Istanbul, pour l’imputer au PKK (qui rejette toute responsabilité), lui donnant l’occasion tant attendue pour lancer de nouvelles offensives contre le Rojava et le Kurdistan du Sud. Ces massacres lui offrent par ailleurs une légitimité pour les prochaines élections en Turquie alors que la crise économique s’installe et sa popularité baisse.

En attendant que l’enquête en dise davantage sur l’attentat du 23 décembre 2022, il est clair que les assassinats de Fidan, Sakîne et Leyla, de même que les attaques de l’État turc, relèvent de la même politique contre-révolutionnaire. Il est primordial de réaffirmer notre solidarité avec le peuple kurde en lutte et de défendre cette révolution qui nous ouvre la voie.

Halte à l’impunité ! Vérité et justice pour Fidan, Sakîne et Leyla ! Levez le secret défense ! Stop Erdoğan !

EdWanted, le 23/12/22

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