La réglementation qui s’impose aux décharges d’ordures ménagères.
L’action de micro-organismes lors de la décomposition inévitable des déchets lorsqu’ils sont enfouis en décharge produit du « biogaz » composé de 30 à 70 % de méthane.
Le méthane est un gaz à effet de serre de 28 à 120 fois plus puissant que le CO2 selon sur quelle durée de temps on compare les 2 gaz.
Avant même que le sujet méthane ne soit sur le devant de la scène notamment lors du sommet de Glasgow de 2021 avec l’adoption d’accords internationaux pour la réduction des émissions de méthane en raison de la contribution importante de ce gaz au réchauffement climatique, la réglementation impose aux décharges de traiter les biogaz pour diminuer la pollution (articles 12 et 21 de l’arrêté ministériel du 15 février 2016 relatif aux ISDND).
Le traitement préconisé est la valorisation c’est à dire installer une unité de production soit de chaleur, soit d’électricité, cette unité utilisant comme « carburant » pour fonctionner le méthane produit par les déchets.
Double bénéfice :
le méthane est brûlé et ainsi, la pollution atmosphérique divisée par 10 selon contrôler et les sources gouvernementales, par 40 si on actualise au vu des données livrées par le GIEC.
On obtient un réseau de chaleur ou de l’électricité, diminuant ainsi d’autant le recours aux énergies fossiles émitrices de gaz à effet de serre ou le besoin de créer de nouvelles installations d’unités de production d’énergie, lesquelles ont toutes quelques effets négatifs.
A défaut de valoriser le méthane produit par les déchets, la réglementation impose de les brûler dans des équipements tels que des torchères.
On obtient alors seulement le 1er effet : l’effet sur le climat de la décomposition des déchets est alors divisée au moins par 10 ... un rendement rare pour une action peu coûteuse.
Le cas Sorbiers (05150)
Une décharge nommée « Sorbiers II » a été autorisée par un arrêté préfectoral de 2006 qui précisait l’obligation de procéder à la collecte des biogaz et leur traitement « dès comblement de chaque casier ou alvéole ».
L’exploitation du casier 2 a cessé le 17 décembre 2015. Au plus tard à cette date l’élimination méthane contenu dans le biogaz produit par la décomposition des déchets devait être mise en œuvre.
Nous précisons tout de suite que, en 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, et début 2022, aucun traitement du méthane n’a eu lieu, tout partant directement dans l’atmosphère.
C’est assumé par l’exploitant [3] mais aussi par la DREAL [4] dont la mission est de contrôler que l’installation classée respecte ses obligations et donc brûle le méthane.
Nous l’exposons à la page « ampleur de la pollution » ce qui nous conduit à affirmer, chiffres à l’appui, qu’il s’agit d’une pollution massive.
En ordre de grandeur, si cette pollution devait être évaluée en argent, ce qu n’est pas notre culture mais qui est souvent le seul langage que les décideurs comprennent, nous pouvons justifier un préjudice écologique compris entre 2.5 et 7.5 millions d’euros par an.
La DREAL fait état de difficultés pratiques constatées en 2015 qui auraient imposées des opérations « lourdes » pour obtenir une mise en conformité, ce que nous traduisons par « pour que cesse la pollution illégale et massive en cours ».
Imaginons que les difficultés étaient effectivement conséquentes : la DREAL devait alors opter début 2016 entre :
Soit imposer la mise en conformité, combien même elle serait financièrement coûteuse
Soit fermer le site de sorte de ne pas augmenter la source de la pollution et pouvoir traiter plus aisément la pollution initiale
La DREAL s’avère dans cette affaire parfaitement indifférente à la pollution climatique. Nous tenterons d’expliquer pourquoi ce type de pollution laisse si souvent indifférent.
Mais, informée du non respect de la réglementation, la DREAL n’exerce même pas sa mission ordinaire de contrôle de l’installation classée de Sorbiers.
9 décembre 2021
Six années pleines après que nécessairement le brûlage du méthane émis à Sorbiers devait être mis en œuvre, la DREAL annonce [5] que le site n’accueillant plus de nouveaux déchets, des travaux de fin d’exploitation vont être mis en œuvre et que, en gros, ensuite, on verra ce qu’on pourra faire.
Que ce soit plus commode pour l’exploitant, nous n’en doutons pas. Mais c’est décider de prolonger encore, des mois durant, la pollution en cours.
D’autre part, aucune mesure n’est prise pour accélérer les travaux (en 15 mois il y a eu l’équivalent de 15 jours de travaux, et encore)
D’autre part, il n’est même pas donné d’assurance sur ce qui sera fait à la fin.
Faire cesser au plus vite la pollution.
Faire à partir de cet exemple reculer l’indifférence des décideurs à ce type de pollution.
Rendez-vous le 9 avril à Sorbiers.
Plus d’infos : Methane à sorbiers et Climat 05