À propos de la caravane résistante et de la manifestation d’aujourd’hui à 14h à Gap

Malgré l’interdiction de la préfecture, nous appelons à rejoindre la manifestation à Gap à 14h, le départ aura lieu cours du Vieux Moulin à Gap, derrière le Parc de la Pépinière.

Cette caravane fait suite à l’appel des zapatistes, qui cinq-cents ans après l’invasion du Mexique actuel, ont annoncé le départ d’une délégation d’une centaine de personnes vers l’Europe.
Des deux côtés des Alpes, des collectifs, des individus se sont organisés pour répondre à cet appel.

Depuis plusieurs années la militarisation des frontières entraîne dans son sillon son lot de mort.es, noyé.es et de disparu.es. D’un côté et de l’autre de la frontière alpine, les personnes exilé.es et les militant.es qui agissent en solidarité subissent une forte répression. Cette militarisation de la frontière fait écho à des enjeux d’exploitation et de « touristification », qui rendent le territoire peu à peu inhabitable pour les habitants (loyers trop chers ou réservés à la location touristique, activités économiques dédiées à un tourisme de masse…).

Nous sommes de celles et de ceux qui nous allions aux personnes exilé·e·s.
De celles et ceux qui participent à l’ouverture de lieux d’accueils (comme Chez Roger à Gap, Chez Marcel à Briançon,…), qui organisent des maraudes dans les montagnes et qui parfois sauvent des vies, qui organisent des distributions de nourritures, qui soutiennent des demandes d’hébergements, qui hébergent à nos domiciles des personnes, des enfants pour leur éviter la rue, qui sommes solidaires des révoltes dans les centres de rétentions et d’expulsions, qui aident à passer les frontières, qui soutiennent les personnes en exil dans les dédales administratifs.

Nous sommes de celles et de ceux qui pensent que les frontières sont une absurdité, qu’elles n’engendrent que violences, peur et haine de l’autre, guerres et pression économique sur les travailleur·euses.
Nous n’oublions pas les siècles de colonisations, d’accaparements, de déportations, de massacres que les États d’Europe ont fait subir au reste du monde.
Nous n’oublions pas que le capitalisme repose sur l’exploitation, la division et la destruction.
Nous affirmons que la possibilité de migrer, de voyager ne doit pas être un privilège réservé aux européen·ne·s.

Nous habitons ici, nous habitons ailleurs, la question n’est pas que Haut-Alpine, le problème est international. Cette caravane et la manifestation d’aujourd’hui, mardi 27 juillet à Gap ont pour objectif de visibiliser ces luttes contre les frontières et pour une solidarité internationale.Mais aussi de partager des expériences, des récits de ces tentatives qui tendent vers un monde de solidarité et de liberté partagés.

La frontière ne s’arrête pas à la traversée des Alpes ou de la méditerranée. Les dispositifs de contrôle, de tri et de déportation quadrillent le territoire. Ici, à Gap, préfecture des Hautes-Alpes, la frontière se présente sous différentes formes comme les démarches administratives, la grande difficulté pour se loger, les contrôles policiers, le tribunal.

La préfecture a décidé d’interdire la manifestation alimentant ainsi ses propres fantasmes de hordes de "black block" venus de l’étranger. Cela n’est pas une surprise. Cela fait maintenant des années que les États d’urgence se succèdent, que les lois liberticides sont votées les unes après les autres, que les frontières sont renforcées, crises après crises, gouvernements après gouvernements. La manifestation aura bien lieu malgré le dispositif policier massif présent. Nous appelons qui le souhaite à nous rejoindre pour manifester joyeusement notre solidarité face aux frontières, au contrôle social et à la répression grandissante.

Freedom, Hurriya, Liberté !

Des participant·e·s à la caravane.

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