Le pass sanitaire à travers le Réseau Mutu

Lundi 12 juillet Emmanuel Macron annonçait l’extension du pass sanitaire. Deux jours plus tards des manifs on eu lieu dans plusieurs dizaines de villes. Samedi 17 juillet on comptait plus de 140 appels à se rassembler. Tour d’horizon des réactions et analyses.

Cet article est repris du site Dijoncter.info.

« L’extrême droite n’a rien à faire dans la rue » sur Marseille Infos Autonomes

Extrait

Le coronavirus est dangereux, il serait fou de dire le contraire. Les vaccins sont efficaces contre la maladie c’est un fait aussi. Mais cette politique vaccinale est non seulement une politique de classe, puisque la répartition des personnes vaccinées dans le monde mais aussi sur le territoire français suivent les fractures de classe. Mais la numérisation de chacun des déplacements est une formidable offensive sécuritaire digne des pires régimes dictatoriaux du monde. Le débat ne doit pas tourner autour du vaccin mais d’une politique autoritaire, d’un projet de loi éminement dangereux dans ce qu’il permet comme contrôle de la population.
Nous ne devons rien attendre de ce gouvernement, il nous faut le détruire à tout prix, miser sur notre solidarité mise en pratique dans la lutte contre le pouvoir en place et l’extrême droite qui guette le moment pour se jeter sur le trône. Parce que nous ne voulons pas d’un monde où l’on confie notre santé à l’arbitraire sécuritaire d’un numérique tout puissant. Parce que là où le Pass Sanitaire est un outil de coercition, le vaccin devrait être un outil de santé publique. Et par dessus tout parce-que la présence de l’extrême droite dans la rue à quelques mois des présidentielles est éminemment dangereuse et que leur opposition à cette loi est évidemment fantoche. Notre rage, elle, ne l’est pas. Faisons le valoir dans la rue.


« Politique sanitaire anticovid : tout ce qui bouge n’est pas rouge » sur Rebellyon

Extrait

À la suite de ces camarades, nous dirons que la liberté de refuser le vaccin c’est la liberté du renard dans le poulailler, c’est la liberté du plus fort de ne pas prendre en considération l’existence du plus faible. C’est le triomphe de l’idéologie bourgeoise qui veut que la liberté des uns ait pour limite celle des autres face à une conception collective de la liberté. Pour défendre ta liberté de refuser un traitement, on va étendre à l’infini la liberté de tous à être frappé par la maladie et avec elle la liberté de chacun de connaitre la mort ou l’infirmité. Ta liberté de ne pas te faire vacciner c’est la liberté des soignants de se retrouver encore une fois à être débordé, de devoir encore une fois s’exploser au travail. Ta liberté de te faire vacciner c’est finalement bien une liberté qui borne celle des autres. Et dans la mesure où après 3 milliards de doses injectées [1] il n’y a pas de raison sérieuse de douter de la relative fiabilité du vaccin, il semble bien que la liberté de tou·te·s ce soit d’attendre de chacun·e qu’il·le se vaccine et qu’il·le ait le moyen de le faire.


« Manifester pour quelle liberté ? » sur Manif-Est

Extrait

Mais alors, pourquoi on se rassemble dans ces manifestations ?
Il y a quelques illuminés antivax qui pensent puce 5G et au « grand reset ». Ils sont minoritaires et peu intéressants.
Certains crient à l’apartheid, ou se comparent aux Juifs durant l’Allemagne nazie en arborant une étoile jaune. Alors non, il faut être abruti pour ne pas comprendre que de ne pas pouvoir aller au restaurant relève du choix personnel de ne pas vouloir se faire vacciner, alors que durant l’apartheid les Noirs était opprimés car Noirs : ce n’est pas un choix, et la comparaison est scandaleuse. Mais encore une fois, les personnes de ce type ne sont pas nombreuses.
Il y a aussi les figures de l’extrême droite, Philippot et autres, peu fréquentables.
Restent les autres, ceux qui sont là pour la « liberté », concept abstrait. Leur liberté est celle de pouvoir sortir où ils veulent avec le risque de tomber malade. Cette conception de la liberté, on la retrouve dans les idées de droite. On la retrouve chez les exploiteurs de tous les pays, qui le font au nom de la liberté d’entreprendre, de la liberté de commerce. On la retrouve chez ceux qui roulent à plus de 200 km/h en Porsche sur l’autoroute au nom de la liberté. Drôle de liberté.
Faute de temps, beaucoup de points sont survolés ou pas abordés du tout, mais il est difficile d’écrire sur un contexte aussi complexe que celui-ci. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est important, dès maintenant, de s’organiser pour une riposte contre ces nouvelles attaques libérales qui arrivent. Il faudra tout de même être attentifs à ce pass, qu’il ne devienne pas pérenne. Et si on n’empêche personne d’aller à ces manifs pour la « liberté », il faut juste se poser la question : « À quelles idées elles profitent ? »


« Contre l’autorité, contre le capitalisme, donc contre le pass sanitaire » sur Iaata.info

Extrait

L’imposition du pass sanitaire est une énorme dégueulasserie.
Pourtant, les comparaisons entre le pass sanitaire et l’apartheid, la Shoah ou l’expression « dictature sanitaire » sont des négationnismes. Ces mots et expressions sont lancées et reprises par divers complotistes et l’extrême droite, qui comme Philippot ou De Villiers ne rechigneraient pas à imposer leur propre dictature fasciste. Fascismes et complotismes ont en commun cette nécessité de désigner des boucs émissaires parmi les groupes sociaux composants la société. Ces boucs émissaires sont souvent les mêmes : les étrangers, les non-hétéros, les juives et juifs, les musulmanes, les non-cis, etc. Les crises qu’engendre la pandémie sont une énorme occasion pour les diverses tendances de l’extrême-droite de capitaliser sur les angoisses et les incertitudes de la période.

PS :

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