Comment crient les lucioles

Le 28 avril dernier, sept anciens membres des Brigades Rouges ont été arrêté en France. Le ministre de l’intérieur a assuré n’avoir « aucun état d’âme » et être « fier de participer à cette décision qui permettra à l’Italie, après quarante ans, de tourner une page de son histoire qui est maculée de sang et de larmes ».

Fin 2020 la ministre de la justice italienne Marta Cartabia communique à son homologue français une liste de 200 noms d’ex combattantes et combattants révolutionnaires, exilés de ce côté-ci de la frontière depuis près de 40 ans. Le 8 avril elle réitère « la requête urgente des autorités italiennes pour ne pas laisser impunis les attentats des Brigades rouges », en se concentrant sur les « cas » de Marina Petrella, Giorgio Petriostefani, Narciso Manenti, Roberta Capelli, Enzo Calvitti, Giovanni Alimonti, Sergio Tornaghi, Maurizio Di Marzio, Luigi Bergamin et Raffaele Ventura. La police française procédera aux premières interpellations trois semaines plus tard ; ces dix personnes se retrouvent à l’heure actuelle en contrôle judiciaire (l’une est en cavale), en attendant leur possible extradition.

« Un important travail préparatoire bilatéral (…) a conduit à retenir les crimes les plus graves. Les dix demandes transmises à la cour d’appel de Paris entrent strictement dans le cadre de la “doctrine Mitterrand” », a précisé l’Élysée. L’ancien président socialiste s’était en effet engagé verbalement en 1985 à ne pas extrader les anciens activistes italiens d’extrême gauche réfugiés en France, « à l’exception de ceux qui auraient commis des crimes de sang ». Cette idée saugrenue lui était d’ailleurs venue après que l’armée de l’air italienne ait commandé des F16 plutôt que des Mirages pour promener ses illusions de puissance de seconde zone à MAC2.

« Le président [Macron] a souhaité régler ce sujet, comme l’Italie le demandait depuis des années. La France, elle-même touchée par le terrorisme, comprend l’absolu besoin de justice des victimes. Elle s’inscrit également, à travers cette transmission, dans l’impérieuse nécessité de la construction d’une Europe de la justice, dans laquelle la confiance mutuelle doit être au centre ». Bla bla bla. Dans le même temps Macron et Darmanin présentent en avant première un projet de loi anti-terroriste, qui permettra sûrement de surveiller, rafler et neutraliser de manière plus efficiente les futurs ennemis intérieurs. Macron est en campagne pour sa réélection sur le terrain de la sécurité, et doit la jouer fine pour devancer Marine Le Pen qui est en campagne sur le terrain de la sécurité. Macron et Mario Draghi se sont appelés et ont dû peaufiner plein de bonnes combines de chef d’État.

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