Prison d’Entraigues : stoppons le virus carcéral !

La loi de programmation carcérale votée en 2018 prévoit de construire 7000 nouvelles places de prison pour 2024 et 15000 nouvelles places pour 2027. Du 14 Avril au 17 Mai va se tenir l’enquête publique pour construire une prison dans le plan d’Entraigues près d’Avignon.

On nous présente cette future prison comme indispensable pour désengorger celle surpeuplée du Pontet.
Déjà en 2003, lorsque fut fermée la sordide prison Saint-Anne à Avignon, celle du Pontet fut mise en service sous prétexte d’améliorer le sort des détenus. Cet argument s’était vite révélé fallacieux : les tribunaux d’Avignon et de Carpentras se sont empressés de la remplir en condamnant à tour de bras. Aujourd’hui 790 prisonniers s’y entassent pour 625 places, dont une part importante sont des prévenus. Dans cette prison « moderne », les suicides sont allés crescendo.

Si elle était construite, cette prison d’Entraigues serait à son tour très vite remplie et surpeuplée, car les prisons, ne sont pas construites pour répondre à la surpopulation carcérale, mais pour y enfermer toujours plus de monde afin de toujours mieux contrôler et tenir les populations.
En 1980, il y avait en France 37 000 détenu.e.s, en 1990 ils et elles étaient 45 000 et 51 000 en 2000. En Mars 2020, un record était atteint avec 72 400 personnes détenues*.
Comme le souligne l’Observatoire des Inégalités : au sein de la population carcérale, les catégories sociales les plus démunies et en situation de grande vulnérabilité sont surreprésentées. Et 92,7 % des personnes incarcérées le sont pour des infractions ou des délits mineurs.

Que ce soit dans le plan d’Entraigues ou partout ailleurs, chaque fois qu’on construit une nouvelle prison, on bétonne et bitume des espaces naturels et des terres vivrières. On sacrifie la biodiversité et les lieux de vie, de travail, de loisirs de femmes, d’hommes et d’enfants , pour y enfermer d’autres êtres humains.

C’est pourquoi des prisons nous n’en voulons ni à Entraigues ni ailleurs Nous voulons des paysans, des cultures, des friches, des forêts !. Nous ne voulons ni bitume, ni béton, ni prisons, ni matons !

Pour se faire entendre, on pourra utiliser l’enquête publique ouverte en mairie d’Entraigues ou intervenir par E.mail à cette adresse : ep-comtat-venaissin@registre-dematerialise.fr
Mais n’entretenons pas trop d’illusions sur le résultat de l’enquête publique, L’État se donne toujours les moyens d’en contrôler l’issue. D’ailleurs, à la tête de celle-ci, il y a un ancien magistrat !

C’est pourquoi nous nous adressons à toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas laisser bétonner ces terres et s’y ériger une prison, car à ce stade, s’en tenir seulement à participer à l’enquête publique, ce serait par avance baisser les bras. Même si la crise sanitaire ne nous facilite pas les choses, d’autres formes d’action sont envisageables pour occuper l’espace public ou même les terres du plan (voir le soulèvement des terres de Pertuis prévu le 25 Avril et bien d’autres actions en cours un peu partout en France). Les forces existent localement, au niveau départemental et régional pour empêcher les mauvais coups !
Sans attendre rencontrons nous et décidons ensemble des actions futures à envisager.

Pas de prison, pas de Béton, ni ici ni ailleurs !

Pour agir contactez les associations locales ou le collectif anti-carcéral 84 à l’adresse suivante :
crevelataule84 chez riseup.net

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