Soirée de soutien pour des collectifs de lutte contre la frontière italo-française
Le samedi 15 novembre à partir de 17h à Manifesten (59 rue Thiers, 13001 Marseille) :
- 17h-19h : Discussions (présentation du contexte, quels besoins, comment s’impliquer...)
- 19h-20h : Repas (vegan) + bar sur place
- 20h- ? : Chorale/concerts (programmation à venir)
Événement à prix libre !
Quelle est la situation à la frontière france-italie ?
Depuis 2015, et la mise en place de « l’état d’urgence », la frontière entre l’italie et la france est fermée pour les personnes dépourvues des « bons papiers ».
Depuis 10 ans, celle-ci ne cesse de se militariser : agents de la PAF (Police de l’Air et des Frontières), gendarmes mobiles, CRS, border force, drones, flics en motos neiges, contrôles des bus, trains, voitures, caméras thermiques, courses poursuites, enfermement, insultes racistes, vols d’affaires personnelles, séparations de familles, refoulements, OQTF, déportations en CRA (Centres de Rétention Administrative) ou CPR…
Toutes ces pratiques et violences sont la mise en œuvre à la frontière d’un racisme d’état de plus en plus manifeste, et ne vise qu’à dissuader, marginaliser et violenter des personnes jugées « indésirables »
Les conséquences sont bien réelles : blessures, accidents, violences psychologiques, meurtres car depuis 10 ans, les politiques de contrôles aux frontières ont tuées près de 50 personnes sur cette frontière 1
Malgré tout cela, jour et nuit des personnes continuent de traverser car une frontière hermétique n’existe pas. Les funestes décideurs politiques ont bien compris qu’aucun mur n’est infranchissable pour des gens qui ont quitté famille, amis, travail, pour parcourir des milliers de kilomètres dans des conditions souvent, voire toujours, très précaires et dangereuses. Ils tentent aujourd’hui de faire de la frontière, qu’elle soit interne ou externe à l’Europe, un lieu de fichage de masse de manière à ce qu’aucun.e exilé.e ne soit à l’abri nul part en Europe, et qu’ielles soient suivi.e.s à la trace et traqué.e.s partout où ielles vont, les empêchant ainsi de s’établir sereinement là où ielles le souhaitent. Cette nouvelle forme de torture psychologique à bas bruit est la dernière invention en date de l’Europe des Droits de l’Homme dont les dirigeants font de la traque des personnes jugées indésirables une priorité.
De Vintimille à Briançon, de nombreux collectifs et associations s’opposent à cette perversité, la dénoncent, et soutiennent celles et ceux qui sont visées par ces politiques inhumaines de diverses manières
L’argent récolté lors de cette soirée de soutien sera reversé aux groupes suivants :
À Vintimille, trois projets concomittants qui auraient besoin de sous/solidarité :
- Le procès Balde : en 2021, Moussa Balde, un camarade et ami de beaucoup de collectifs dans la région entre Vintimille et Imperia, a été tué par le système de racisme, de détentition administrative, des frontières. Aujourd’hui un procès a lieu à Turin contre les ex-dirigeant de l’entreprise privée qui co-dirigeait le CRA (CPR, centro per i rimaptri en italien) de Turin où Moussa s’est donné la mort. Des membres de sa famille voyagent depuis des années vers l’Italie pour réclamer justice devant les tribunaux et lutter contre les CRA et les frontières. Il y a une cagnotte en ligne avec plus d’informations et moyens de contribuer directement au financement de leur voyage (info disponible en italien, anglais et français) : https://www.we-solidaire.com/fr/collecte/contro-i-c-p-r-giustizia-per-moussa-udienza-8-09-2025-1
- Le mémorial pour les mort-e-s à la frontière : depuis plusieurs années un monument au mort-e-s à la frontière commémore la mémoire des personnes qui ont été tuées par le dispositif policier entre l’Italie et la France. Le mémorial se trouve sur un parterre devant les bureaux de la PAF, côté italien, au Pont Saint-Ludovic. Le maire de Vintimille met en oeuvre une tentative de destruction du mémorial (pour y mettre des places de parking à la place) mais une coalition associative s’est mise en place pour défendre le mémorial et en construire un nouveau sur la même place une fois les nouveaux parking installés. Pour la construction de ce nouveau mémorial nous aurons éventuellement besoin de sous pour payer les frais liés aux nouveaux matériaux, pour payer les artistes qui contribueront, etc. Vous trouverez la lettre signée par 45 associations destinée au Maire et le compte-rendu d’évolution de la mobilisation.
- Le projet d’espace solidaire à Vintimille : un petit groupe de personnes qui habitent Vintimille depuis plus ou moins longtemps cherchent à créer un nouveau centre social, d’entre-aide, d’information, solidaire et antifasciste. Puisqu’il n’y a aucun tel lieu, et très très peu de services sociaux en général, et que le racisme sévit sans vergogne à la frontière, mais aussi dans tout les aspects de la vie vintimillaise : ce lieu se veut être un espace d’accueil, d’aggrégation, d’organisation, d’apprentissage mutuel, d’entraide ensemble pour toutes les personnes qui veulent monter des projets pour faire face à cette situation. Nous sommes au début du parcours mais nous allons créer les statuts d’une association “ARCI” (pour celles-ux qui connaissent) et chercher à louer un lieu. Donc des sous pourraient servir pour l’inscription bureaucratique et administrative de cette association, ainsi que pour commencer à payer un loyer lorsque l’on trouvera un local.
À Briançon :
RIB (Réseau Inter-Briançonnais) :
RIB à la base est un collectif informel qui avait besoin d’un compte bancaire (d’un RIB) pour faire des choses. C’est en 2021 que ce collectif s’est structuré en asso, et depuis elle loue un appartement pour accueillir les activistes du collectif RDRM (Réduction Des Risques en Montagne, anciennement Collectif Maraudes) et leur met à disposition une voiture. En plus de ça RIB (qui pour faire plus sérieux s’est inventé l’acronyme Réseaux Inter-Briançonnais) soutient économiquement et logistiquement Chez Marcel (le dernier squat de Briançon) et a donné quelques coups de pouce au démarrage de la revue Ravages – Chroniques de lutte à la frontière franco-italienne.
Tous Migrants 2 :
Tous Migrants est un mouvement citoyen de sensibilisation et de plaidoyer basé à Briançon dans les Hautes-Alpes, engagé pour la défense des droits des personnes exilées à la frontière franco-italienne haute.
Tous Migrants faire aussi parti, avec Médecins du Monde, du collectif de réduction des risques en montagne qui, comme son nom l’indique, vise à apporter sécurité et réconfort psychologique aux personnes qui arrivent d’Italie et empruntent les chemin de montagne en France.
Refuges Solidaires 3 :
L’association Refuges Solidaires se situe à Briançon, dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne. Elle a été créée en 2017, pour répondre au besoin urgent d’accueillir les personnes exilées qui traversent les cols alpins à plus de 1 800 mètres d’altitude et arrivent à Briançon où aucune solution publique de prise en charge ne leur est proposée. Considérant qu’il est indigne de laisser des hommes, des femmes et des enfants passer leurs premières nuits en France à la rue, un collectif s’organise pour répondre à leurs besoins fondamentaux, le temps d’un nécessaire répit. L’association ouvre ses portes aux personnes exilées jour et nuit, toute l’année, pour offrir une mise à l’abri immédiate, trois repas chauds par jour, un accès à l’hygiène et à l’habillement, des animations pour créer du lien… Médecins du Monde et la Permanence d’accès aux soins de santé (PASS) de l’hôpital de Briançon organisent au quotidien une permanence médicale pour assurer l’accès aux soins et le suivi médical.
2 https://tousmigrants.weebly.com/
3 https://refugessolidaires.com/
